Un des obstacles majeurs à la littéracie est la difficulté d’accéder aux livres. Alors que de nombreuses familles emmènent leurs enfants à la bibliothèque, d’autres, aussi nombreuses, ne les emmènent pas. Les familles vulnérables peuvent avoir certaines difficultés à se rendre à la bibliothèque régulièrement et peuvent se décourager si elles ne peuvent retourner les livres à temps, ce qui leur occasionne des frais de retard. Dans certains quartiers d’Ottawa, les écoles ne peuvent pas planifier de visites de classe à la bibliothèque publique à cause du manque de bénévoles ou de ressources en personnel.
Bien que les familles puissent visiter la bibliothèque, il importe que les enfants possèdent leurs propres livres. Des études ont démontré que les parents lisent davantage à leurs enfants quand il y a des livres à la maison. Le fait d’être constamment exposés aux livres améliore les premières habiletés en littéracie, la préparation à l’école et la performance scolaire. Les jeunes enfants adorent lire le même livre à répétition et cette répétition les aide à intérioriser la structure de la langue. Tout ceci est possible lorsqu’il y a des livres à la maison en permanence. Toutefois, les livres coûtent cher. Des statistiques de Centraide démontrent que 25 % des enfants vivent dans la pauvreté à Ottawa. Il était deux fois aide les familles à donner à leurs enfants un environnement propice à la littéracie à la maison.
De nombreux enfants de la région d’Ottawa ne peuvent lire couramment.
Au Canada, un enfant sur quatre commence la maternelle sans avoir les habiletés requises pour apprendre à lire (Grady). Le pourcentage d’élèves de 3e année en Ontario qui ont déclaré « aimer lire » a diminué de 76 %. Le nombre d’étudiants de 6e année qui « aiment lire » a diminué de 65 % à 50 % au cours des mêmes années (People for Education).
Le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse a conclu qu’un pourcentage élevé d’enfants issus de plusieurs quartiers d’Ottawa sont à risque, car il y a corrélation entre les indicateurs du développement de la petite enfance (facteurs socio-économiques et santé) et la réussite à l’école : Vanier 41 %, Overbrook 58 % et Cyrville 36 %. La moyenne pour Ottawa est de 25 % (Parent Resource Centre).
Une question de littéracie
15 % des Canadiens ne peuvent comprendre les étiquettes sur les médicaments, 27 % ne peuvent interpréter les avertissements des fiches signalétiques des matériaux dangereux. À l’heure actuelle, environ un Canadien sur trois n’a pas le niveau de littéracie suffisant pour comprendre la différence entre des points de vue opposés publiés dans les éditoriaux des journaux. Statistiques Canada signale que toute augmentation d’un pour cent du taux de littéracie de la nation correspond à une augmentation de 2,5 % de notre produit intérieur brut. En d’autres termes, chaque fois que 350 000 Canadiens apprennent à lire, notre PIB augmente de 32 milliards de dollars (Grady).
L’importance de posséder des livres
Dans les quartiers à revenus moyens, le nombre de livres par enfant est de 13 pour 1. Dans les quartiers à faible revenu, on compte un livre approprié à l’âge des enfants pour chaque groupe de 300 enfants (Neuman, 31).
Une étude échelonnée sur vingt ans a démontré que le fait d’avoir aussi peu que 20 livres à la maison était suffisant pour propulser un enfant vers un niveau d’éducation plus élevé, et plus vous ajoutez de livres, plus les avantages sont grands. La recherche a aussi démontré que les parents moins éduqués tirent également profit du fait d’avoir des livres à la maison (Clark, 6-8).
Si les familles vivent un stress, elles peuvent trouver difficile de se rendre à la bibliothèque régulièrement ou d’avoir à retourner des livres à temps, et le cas échéant, payer des frais. Le fait de posséder des livres facilite la lecture du même livre encore et encore, ce qui aide à développer des habiletés en littéracie (Cairney).
La réussite des programmes de livres gratuits
Booktime est un programme de littéracie en Angleterre qui assure la distribution de livres gratuits aux enfants de 4 et 5 ans. Les participants à une évaluation faite par ce programme en 2013 ont indiqué que les enfants avaient plus de plaisir à lire (66 %) et partageaient des moments de lecture plus fréquents à la maison (50 %) (Weaving, 17).
Une évaluation faite en l’an 2000 par le programme Reach Out to Read, établi aux États-Unis a révélé un taux plus élevé de lectures partagées entre les parents d’enfants ayant reçu des livres de leur pédiatre qu’entre les parents d’enfants n’ayant reçu aucun livre. On entend par « partage fréquent » une lecture par les parents avec leurs enfants, plus de trois jours par semaine (Sanders, 774).
En 2007, une étude menée par le Tennessee Board of Regents a révélé que 48 % des enseignants de la maternelle et 64 % des enseignants de la prématernelle avaient indiqué que les élèves qui reçoivent des livres grâce au programme Dolly Parton Imagination Library réussissaient soit mieux soit beaucoup mieux que ce à quoi on s’attendait. En ce qui concerne les élèves qui ne participent pas au programme, les chiffres sont de 10 et 11 % respectivement. La Middletown Ohio Community Foundation a conclu que les élèves de maternelle qui avaient reçu des livres gratuits grâce au programme Dolly Parton Imagination Library program ont obtenu, en maternelle, des résultats de tests en littéracie 15 % supérieur à ceux obtenus par la moyenne des élèves qui ne participaient pas au programme Dolly.
Références
Cairney, Trevor. « Why kids re-read books ». Literacy, families and learning. 14 Feb 2010. Web. 4 Jan 2014.
Clark, Christina and Lizzie Poulton. Book ownership and its relation to reading enjoyment, attitudes, behaviour and attainment: Some findings from the National Literacy Trust first annual survey.London : National Literacy Trust, 2011. Web. 4 Jan 2014.
« Dolly’s Imagination Library- Research ». Dolly Parton’s Imagination Library. The Dollywood Foundation, n.d. Web. 4 Jan 2014.
Grady, Wayne. « The Importance of early childhood literacy ». The National Reading Campaign. 15 Sept 2011.Web. 4 Jan 2014.
Neuman, Susan B., and David K. Dickinson, eds. Handbook of Early LiteracyResearch. Vol 2. New York : Guilford, 2006. 31-32. Print.
Parent Resource Centre. « Community Profiles ». Parent Resource Centre. 3 Dec 2010. Web. 4 Jan 201.
People for Education. « Reading enjoyment on the decline in Ontario schools ». People for Education. 2 Jan 2012. Web. 4 Jan 2014.
Sanders LM, TD Gershon, LC Huffman, and FS Mendoza. “Prescribing Books for Immigrant Children: A Pilot Study to Promote Emergent Literacy Among the Children of Hispanic Immigrants. Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine. 2000; 154(8) : 771-777. doi:10.1001/archpedi.154.8.771.
Weaving, Harriet and Rose Cook. Evaluation of Booktime in England 2012-2013. Slough, Berkshire: National Foundation for Educational Research, 2013. Web. 4 Jan 2014.